Présentation du livre
Dans Je suis né un jour bleu, Daniel Tamet partage son parcours exceptionnel en tant qu’autiste savant. Né en 1979 en Angleterre, il est diagnostiqué tardivement du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme qui lui confère des capacités intellectuelles hors du commun, notamment en mathématiques et en langues. Grâce à la synesthésie, il perçoit les nombres comme des formes, des couleurs et des textures, ce qui lui permet de calculer de manière instinctive et ultra-rapide.
L’enfance et la découverte de ses capacités
Dès son plus jeune âge, Daniel se distingue par un comportement atypique. Il est hypersensible aux sons et aux textures, et il préfère la solitude aux interactions sociales, qui lui semblent incompréhensibles. Il trouve du réconfort dans les nombres, qu’il visualise sous forme de paysages mentaux.
Un événement marquant de son enfance est une grave crise d’épilepsie à l’âge de trois ans, qui pourrait être liée à ses capacités extraordinaires. En grandissant, il développe une passion pour les mathématiques et les langues. Elles deviennent pour lui des moyens de structurer le monde et de le comprendre.
Un génie des nombres et des langues
Daniel Tamet possède une mémoire phénoménale. Il est capable de mémoriser et de réciter les décimales de Pi sur plus de 22 500 chiffres.Il réalise cet exploit en 2004 et en public, ce qui pour lui rajoute en difficultés. Sa manière unique d’appréhender les chiffres lui permet de résoudre des calculs complexes en quelques secondes.
Sa capacité à apprendre les langues est tout aussi impressionnante. Il maîtrise une dizaine de langues, dont l’islandais. Il apprend celui-ci en une semaine seulement, défi qu’il clôture par une interview en islandais à la télévision. Il est fasciné par la structure des langues et développe même une langue artificielle, le Mänti.
Les défis liés à l’autisme et son intégration sociale
Malgré ses incroyables dons, Daniel rencontre des difficultés dans sa vie quotidienne. Il a du mal à comprendre les émotions et les interactions humaines, ce qui complique son intégration sociale. Cependant, il trouve du soutien auprès de sa famille et de son compagnon, Neil, qui l’aide à naviguer dans le monde.
Avec le temps, il apprend à dépasser certains obstacles, comme parler en public ou interagir avec les autres. Il choisit de partager son histoire pour sensibiliser le grand public à l’autisme et montrer qu’il existe différentes façons de percevoir et d’interpréter le monde.
Un témoignage inspirant
À travers ce livre, Daniel Tamet offre un regard unique sur la pensée autistique et la perception des génies des nombres. Son récit, à la fois scientifique, personnel et poétique, nous plonge dans son monde intérieur fascinant.
Le message central du livre est celui de l’acceptation de la différence et de la valorisation des intelligences atypiques. Daniel Tamet prouve que, malgré les défis, il est possible de trouver sa place et d’exploiter ses talents pour apporter quelque chose au monde.
Je suis né un jour bleu est donc une autobiographie captivante. Le récit mêle neurosciences, témoignage personnel et réflexion sur la diversité des intelligences. Un livre inspirant et accessible à tous, que l’on soit passionné par les sciences cognitives ou simplement curieux de mieux comprendre l’autisme.
Ce qui m’a ému
Bien sûr, on est fasciné par son appréhension très personnelle du monde des mathématiques. Mais j’ai été surtout émue par ce qu’il estime lui être ses petites victoires. Arriver à prendre un bus tout seul, à prendre l’avion, supporter la foule dans un aéroport, apprendre à vivre avec son compagnon…
J’ai envie de partager avec vous deux petits passages du livre. Celui de sa rencontre avec Kim Peek (l’autiste savant qui a servi de modèle au personnage de Rainman)
- « donnez lui votre date de naissance » suggère le père de Kim. « 31 janvier 1979″ dis-je. 3Tu auras 65 ans un dimanche ». J’opinais et lui demandais sa date de naissance : « 11 novembre 1951 ». Je fis un grand sourire. « Tu es né un dimanche ». Le visage de Kim s’illumina et je sus que désormais nous étions connectés.
- Je n’ai pas toujours ressenti un lien émotionnel fort avec mes parents, mes frères ou mes sœurs en grandissant. Et je n’en ai pas ressenti un manque particulier : ils ne faisaient pas partie de mon monde, tout simplement. Les choses sont différentes aujourd’hui. Je suis conscient que ma famille m’aime et je sais tout ce qu’elle a fait pour moi pendant des années. Avec l’âge, mes relations avec ma famille s’améliorent. Je pense que tomber amoureux m’a permis de me rapprocher de mes propres sentiments. Pas seulement pour Neil, mais pour ma famille et mes amis, de les accepter….