Un petit truc en plus, c’est le film d’Artus qui est sorti le premier mai 2024. On en parle partout, surtout depuis qu’il a dépassé le million de spectateur en une semaine, puis un second million la semaine suivante, puis un 3 ème million… Mais ce dont j’ai envie de vus parler, c’est du petit truc en plus d’Arthus.
Déjà, le film
Deux cambrioleurs pas très futés qui montent dans un car amenant un groupe d’adultes handicapés mentaux pour une semaine de vacances au fond du Vercors, l’un se faisant passer pour un handicapé mental et l’autre pour son accompagnant… C’est tout d’abord une comédie sans prétention avec des personnages attachants et hauts en couleurs. Les rôles des 11 comédiens en situation de handicap ont été écrits après le casting, prenant en compte leur personnalité. Et si parfois, l’histoire est un peu cousue de fil blanc, l’épopée du vrai Sylvain, par exemple, on passe allègrement dessus entre sourires, rires et petites larmes d’émotions.
La force du film, c’est que pour une fois, il n’y a pas qu’une seule personne en situation de handicap parmi des valides, mais des valides parmi des personnes en situation de handicap un peu hétérogènes, même si le point commun pour la plupart peut être la dépendance. Un beau cocktail de bonne humeur entre autisme, trisomie 21, maladies orphelines et autres joyeusetés gagnées à la loterie de la vie.
Artus
Pas du tout branchée Youtube et Tiktok, je ne le connaissais pas. C’est à l’occasion des interviews suite à la sortie de film que je l’ai entendu parler du Huitième jour, de son copain autiste à l’école, de la difficulté à réunir le budget avec un film traitant du handicap. J’ai eu envie d’en savoir un peu plus et j’ai farfouillé sur le net… Et bien sûr, il m’a donné envie d’aller voir son film… J’y suis allée sans craintes car dans les réseaux de parents d’enfants handicapés, les retours étaient enthousiastes. Et bien sûr, j’ai aimé.
J’aime son parlé vrai.
Sur le handicap, ” ne pas faire d’humour sur le handicap, c’est aussi ignorer les personnes handicapées”, ” “Les gens en situation de handicap, c’est 10 % de la population en France. On les entend jamais, on les voit pas assez, du coup j’avais envie de les mettre sur le devant.” J’aime la complicité qu’il a su créer avec chacun des comédiens.
Sur son rapport au corps de gros, lui qui a participé à “Danse avec les Stars” et qui vient de perdre 35 kg pour un rôle dans un film
Et sur son rapport à l’alcool : “J’ai arrêté de boire car je ne fais jamais les choses à moitié”
Il ne craint pas de lancer des pavés dans la marre : “bon, ça va, on sait qu’ils existent, on va pas les montrer non plu” lui a-t-on dit lors de sa recherche de financements pour le film, et sur le refus de marques à prêter des tenues à l’équipe pour la montée des marches à Cannes : “Je pense que c’est toujours plus élégant pour une marque d’habiller Brad Pitt que d’habiller (…) Artus, et encore plus des acteurs en situation de handicap”
La flamme olympique
Depuis toujours attiré par la fantaisie des personnes porteuse d’un handicap mental, Artus est aussi parrain des jeux paralympiques et de handicap international
En tant que parrain des jeux paralympiques, Artus a eu droit à ses 300 m de port de flamme olympique et il a partagé ce moment avec Sofian Ribes, jeune homme atteint d’une maladie génétique rare et incurable l’ataxie-télangiectasie. C’est Soso dans le film. celui qu’on n’oublie partout avec son fauteuil roulant.
Mais Sofian c’est aussi un influenceur de près de 700 000 followers sur TikTok et Instagram où il partage avec bonne humeur et humour son quotidien pour sensibiliser le public à sa maladie. Artus et lui sont devenus amis suite à une rencontre sur TikTok en 2020 pendant le confinement.
Leur duo portant la flamme olympique n’est pas passé inaperçu tant dans les médias que sur les réseaux sociaux.
Et Artus en profite pour encourager le public à prendre des billets pour les jeux paralympiques. Fin mai, il n’y a qu’un tiers des billets vendus
La montée des marches à Cannes
Parce que ce n’était pas prévu, mais avec le succès du film, ils vont la faire cette montée des marches au Festival de Cannes, sauf que pour la faire, cette montée, c’est smoking pour les hommes et robes de soirée pour les femmes.
Pour cette occasion, les grandes marques de luxe en profitent pour prêter de somptueuses tenus aux actrices et actrices, mais lorsqu’Artus a fait une demande pour son équipe, il a reçu une fin de non-recevoir ” Des histoires de quotas de prêts” et de “On a déjà prêté tous nos costumes”.
C’est sûr qu’habiller des corps atypiques, c’est moins glamour.
Un coup de gueule à la radio plus tard, viralement partagé dans les médias et réseaux sociaux, le problème est réglé. Forcément, cela fait trop mauvaise presse. Du coup, les marques se disputent presque le pompon. C’est le groupe Kering (Yves Saint Laurent,Gucci, Bottega Veneta, Balenciaga et Alexander McQueen) qui remporte la palme.
Comme quoi, 2 millions d’entrées et une bonne communication peuvent arriver à faire tomber des murs. Bravo Arthus !
Du coup, le 22 mai, la montée des marches de Gad Abecassis, Ludovic Boul, Stanislas Carmont, Marie Colin, Thibaut Conan, Mayane-Sarah el Baze, Theophile Leroy, Boris Pitoeff, Sofian Ribes, Arnaud Toupense, Benjamin Vandewalle, Artus, Alice Belaîda, Clovis Cornillac, marc Risso et Céline Groussard sera sûrement très médiatisée.
Et après ?
Après, on espère juste que ce film aura juste fait un peu plus rapidement bougé les lignes vers l’inclusion, en complément du travail de centaines d’associations en France qui œuvrent en ce sens tout en ayant le sentiment que cela ne bouge pas assez vite.
Si l’effet du petit truc en plus pouvait faire faire quelques petits pas plus vite !
L’inclusion, cela nous concerne tous, cela commence près de chez nous, avec nos familles, nos voisins, nos amis, à l’école, dans les entreprises… 10 millions de personnes, il y en a forcément un près de chez nous, voire dans notre famille. Quelle est notre attittude ?