J’aimerai ici vous parler d’un syndrome qui peut s’avérer au fil du temps très handicapant, bien que souvent négligé. Il s’agit du Syndrome de la Blouse Blanche ou SBB. Il peut se déclarer suite à une prise en charge médicale ou hospitalière mal gérée et mal ressentie par le sujet malgré le respect des protocoles, la bonne volonté et la disponibilité des personnes soignantes. Une mauvaise préparation de la prise en charge, les objectifs comptables de la santé, une mauvais interprétation de la parole parentale peuvent être des facteurs aggravants du SBB.
Combien de personnes sont atteintes par le SBB ?
Il n’y a pas de statistiques officielles du Syndrome de la Blouse Blanche, ou SBB, vu qu’il n’intéresse personne à part peut-être des mamans jugées surprotectrices par le corps médical. Bon nombre de personnes atteintes n’ont pas fait l’objet d’une étude approfondie car souvent elles présentent des syndromes, des maladies ou des handicaps plus visibles et dont il existe déjà des grilles de diagnostic.
Comment reconnaître le SBB?
Signes simples :
- Mains moites et sueur perlant dans le creux des mains ou sur les tempes, à l’annonce de la visite chez le médecin
- Montée d’angoisse pouvant se concrétiser par de l’énervement perceptible
- Piétinements éventuellement accompagnés de cris
- Opposition farouche à sortir de la maison poussant à l’annulation du rendez-vous
Signes complexes :
- Hurlements stridents et ininterrompus
- Crispations des doigts des deux mains autour d’objets fixes comme des lampadaires, ou des portières de voiture, avec difficulté pour les en détacher
- Cabrage du sujet avec hyper-tonicité musculaire
- Gestes incontrôlables pouvant envoyer valdinguer le matériel de la salle de soin
- Sens de l’orientation brusquement poussé à son paroxysme permettant au sujet de trouver la porte de sortie de façon fulgurante…..
Les différents effets relatifs au SBB peuvent apparaître de manière très diversifiée et peuvent être interprétés par les spécialistes comme des signes d’une mauvaise éducation. Les soignants refusent à croire que ce syndrome pourrait être la conséquence de prises en charges médicales ou hospitalières mal vécues, ou ressenties comme telles.
Comment pose-t-on le diagnostic du SBB ?
Il n’existe pas de test médical qui puisse révéler l’existence du Syndrome de la Blouse Blanche. Le diagnostic est rarement posé clairement, le sujet ayant souvent affaire à des intervenants différents qui n’ont pas connaissance de l’historique des signes. La mère peut parfois observer les symptômes et évaluer l’histoire de leur évolution, mais il est rare qu’on écoute ce qu’elle a à dire car elle n’est pas en possession des diplômes nécessaires.
Quelle est la cause du SBB ?
Bien que des parents aient des soupçons quand à une origine due à des hospitalisations et des actes médicaux survenus à répétition dans la petite enfance ressentis comme douloureux, intrusifs ou traumatisants par le sujet, la cause officielle n’est pas encore connue.
Est-il important de prendre le SBB en considération ?
Oui, et le plus rapidement possible. c’est un syndrome, qui, s’il n’est pas pris au sérieux et soigné précocement, peut provoquer des séquelles souvent irréversibles. Des soins bénins peuvent être de plus en plus difficiles à prodiguer. Le sujet peut orienter les soignants sur des maux imaginaires et supporter stoïquement la douleur pour éviter l’acte médical, fut-il bénin. Soigner une dent ou faire une radio de la main peut devenir un parcours du combattant. Cela peut entraîner à terme la multiplication des anesthésies générales. Des phases régressives peuvent aussi être observées, mettant à mal les progrès acquis.
Peut-on prévenir le SBB ?
Si l’enfant est sujet à de nombreux contacts avec le milieu hospitalier et médical, il est prudent d’être attentif aux moindres signes, surtout si l’enfant n’a pas les moyens d’exprimer ses angoisses (comme par exemple dans l’autisme non verbal). Il peut s’avérer utile de s’entretenir avec le corps soignant, mais il ne suffit pas d’un « je vous ai compris » pour que le message soit entendu et intégré. Les protocoles soignants sont souvent tellement mécaniques qu’il est souvent difficile d’imaginer qu’un acte bénin puisse être source de traumatisme. Soyez particulièrement attentif si votre enfant est autiste et ne saisit pas tous les tenants et aboutissants de l’interaction.
Facteurs aggravants du SBB
- La multiplication d’interventions médicales par des soignants différents ignorants du risque
- La gestion trop comptable de la santé entraînant un manque de temps et d’écoute dans la prise en charge des malades
- Chaque nouvelle expérience mal vécue renforce le syndrome
- L’angoisse de la mère prise entre le désir de soin et la crainte d’aggravation du syndrome et de régression dans les acquis.
Comment soigne-t-on le SBB ?
Il n’y a pas de recette miracle pour soigner le Syndrome de la Blouse Blanche. Plusieurs approches sont néanmoins possibles, bien que leurs résultats ne soient pas totalement garantis.
- L’approche « Enlèves ta blouse tout simplement ! « . Idiot, mais ça marche….
- L’approche « Je prends mes jambes à mon cou avec mon enfant sous le bras »
- L’approche du Petit Prince : apprivoise-moi. Exercée par mon médecin traitant, elle a donné de bons résultats sur mon fils. Pépites de chocolat sur le bureau, moments ludiques avec le stéthoscope, la balance, la toise, en famille avec les frères et sœurs hors nécessité de soin permettant à la confiance de s’installer
- Et pourquoi pas sophrologie, hypnose……
Si vous avez vous aussi été confronté(e) au Syndrome de la Blouse Blanche et si vous avez des solutions pour en amoindrir les effets, je suis preneuse, n’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires ci-dessous.