autisme, on peut aussi rêver

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L’autisme en France, des chiffres qui font peur :

    • 650 000 personnes autistes ou touchées par les TSA (Troubles du Spectre Autistique)
  • 6000 enfants naissent autistes
  • 80 % des enfants autistes non scolarisés
  • Le nombre d’enfants naissant avec des troubles autistiques augmente de plus en plus rapidement. Il y a deux ans encore, on estimait qu’un enfant sur 150 naissait autiste en France. Actuellement on avance le taux de 1 sur 100 et outre-atlantique, aux Etats-Unis et au Canada on commence à parler d’1 enfant sur 68….

Malgré 3 plans-autisme (2005-2007), (2008_2009), (2012,2015) et sa labellisation Grande Cause Nationale pour l’année 2012, à la veille du du quatrième plan autiste, la France accuse un retard important dans la prise en charge de l’autisme, retard pointé régulièrement par la Haute Autorité de la Santé…. On va jusqu’à dire que nous avons 50 ans de retard….

Voyage en Utopie

Je rêve…..

  • je rêve d’un pays où tous les pédiatres sauraient reconnaitre les signes d’autisme dès la première année et poser un diagnostic précoce avant la troisième année…. ( formation à l’autisme dans le cursus universitaire pour les médecins)
ruisseau-Karim-TATAI-Strasbourg

CP Karim TATAÏ

 

  • je rêve d’un pays où les jeunes enfants diagnostiqués autistes bénéficieraient d’une prise en charge précoce, dès l’âge de trois ans, avec les méthodes appropriées et pas juste du gardiennage (De vraies formations qualifiantes à des méthodes qui ont fait leurs preuves à l’étranger comme la méthode ABA….
dordogne-Bourboule-Karim-TATAI-Strasbourg

CP Karim TATAÏ

  • Je rêve d’un pays où l’inclusion scolaire pour tous les enfants autistes avec des AVS qualifiées et reconnues serait la norme (AVS, cela ne devrait pas être un métier bouche-trou à temps partiel de l’éducation nationale exerçable 3 ans non renouvelables. On parle encore d’AVS, mais une circulaire de juillet 2014 a redéfini le poste en AESH Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap, à suivre ( http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page799.htm)
  • Je rêve d’un pays où le recours en milieu ordinaire avec des méthodes d’accompagnement adaptées serait la première solution proposée à l’enfant et à sa famille (et pas forcément des placement en centre médico-sociaux ou pire en hôpital psychiatrique comme cela se voit encore si souvent)

 

  • Je rêve d’un pays qui investirait massivement pendant les jeunes années pour donner le maximum de chances à chaque enfant autiste (investissement débouchant sur d’importantes économies 10, 20, 30 ,40, 50 ans plus tard, les personnes ayant acquis l’autonomie nécessaire pour être intégrées à la société et en être des acteurs
  • Allier-3-Karim-TATAI-Strasbourg

    CP Karim TATAÏ

    Je rêve d’un pays qui investirait dans la recherche sur l’autisme (c’est urgent, si l’on est passé d’un enfant sur 150 à 1 enfant sur 100, si déjà outre-atlantique on parle d’1 enfant sur 68, si l’on ne s’y prends pas dès maintenant et que la progression du nombre d’enfant naissant avec des TSA continue, comment feront nous dans 10, 20 ou 30 ans)

  • Je rêve d’un pays où l’on apprend aux parents à devenir efficacement les aidants de leurs enfants autistes, à redevenir les acteurs de leur vie malgré l’autisme au lieu de les stigmatiser et de soustraire les enfants et de les placer dans des institutions
  • Je rêve d’un pays qui ne se voilerait pas la face et qui prendrait les mesures nécessaires pour passer de 50 ans de retard à 20 ans d’avance…..
  • Je rêve d’un pays où l’autiste et toutes les différences seraient l’affaire de tous et non pas de ceux à qui la loterie de la vie attribue un numéro plus difficile
  • Je rêve d’un pays ou lorsque mon enfant autiste crie dans la rue ou dans un magasin, on me demande “est-ce qu’il y a quelque chose que je puisse faire pour vous aider” au lieu de me traiter de mère qui élève mal son enfant
Le-Doubs-2015-Karim-TATAI-Strasbourg

CP Karim TATAÏ

  • Je rêve d’un pays où chacun aurait sa place à la mesure de ses désirs, de ses capacités, quelles que soient les différences,  où l’autonomie n’est pas l’individualisme, où la dépendance n’exclut pas l’indépendance, où la liberté n’est pas l’égoïsme…

Ce pays, cela peut-être le nôtre et c’est l’affaire de tous. Il peut être ici et maintenant si nous nous en donnons les moyens qui ne sont pas exclusivement d’ordre financier. Personne n’est totalement indépendant. Nous avons tous besoin les uns des autres. L’échange et le partage nous grandissent. C’est ce qui fait notre humanité

Parce que si la courbe démographique de l’autisme ne s’inverse pas et que de 100, de 68 même, elle descende encore à 40 voire 30 ou 20, alors, nous serons tous concernés et il sera trop tard pour trouver massivement des solutions efficaces.

On peut toujours rêver.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les rêves d’aujourd’hui, si l’on y croit assez fort et que l’on fait chaque jour les actions nécessaires pour les atteindre, deviennent les réalités de demain.

 

Allier-Moulin-3-Karim-TATAI-Strasbourg

CP Karim TATAï

Et pour finir cet article, le refrain d’une chanson de Sylvain Piron qui j’affectionne tout particulièrement

On se dit qu’on n’est que des cailloux,

Tout petits, perdus au fond de l’eau,

On oublie que ce sont les cailloux,

Qui changent le cours des ruisseaux….

 

Si vous aussi vous rêver comme moi, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous

Commentaires (6)

  1. garnier

    Je partage entièrement votre point de vue sur la prise en charge des enfants autistes qui malheureusement, ne bénéficient pas de ce qui se fait de mieux. La prise en charge par les institutions ne sont pas efficaces et coûtent extrêmement cher à la collectivité mais sont gratuites pour les bénéficiaires (et heureusement). La prise en charge dans le libéral par des thérapeutes formés correctement ne sont pas assez valorisées et les familles doivent souvent en financer une grande partie. C’est navrant. D’un côté des institutions qui coûtent extrêmement cher et de l’autre des parents qui payent (pour ceux qui le peuvent !). A quand une évolution ?

    Stéphane. Ancien éducateur dans un IME et actuellement thérapeute ABA en libéral.

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  2. Garrigues Such fabienne

    Je rêve aussi, et pour changer les choses je monte un nouveau projet, 17 ans après un 1er qui existe encore sur notre département… Cette fois ci pour des adultes en inclusion…

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    1. Rita TATAI (Auteur de l'article)

      Bravo…. Vous êtes sur quel département ?

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  3. Magaletti

    Ils ai temps que nos gouvernants​ prennent conscience que les enfants porteurs de handicap veulent être comme tout le Monde au sains de la vie de tout les jours cela devrait être depuis des années une chose importante à mettre en place , le bien être de ses enfants vivre tous ensemble l embauche de personnes aidant pour l avenir de ses enfants .

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  4. Aina

    Moi aussi j’en rêve, de ce pays où l’on ne doit pas systématiquement gueuler pour faire valoir ses droits les plus élémentaires (la loi de 2005 sur le handicap)!
    Le bon côté des choses, c’est quand l’on voit que nos efforts portent leurs fruits sur notre loulou

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  5. Céline

    Effectivement il faut que cela change!!

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