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je suis né un jour bleu, Daniel Tamet

je suis né un jour bleu de Daniel Tamet

Dans cette autobiographie, Je suis né un jour bleu, Daniel Tamet raconte sa vie en tant qu’autiste savant. Il est atteint, du syndrome du savant, du syndrome d’Asperger (toutes les personnes atteintes du syndrome du savant ne sont pas forcément autistes Asperger) et de synesthésie. Cela lui permet de voir les nombres sous forme de formes et de couleurs. Il possède une mémoire exceptionnelle et une capacité hors du commun à apprendre les langues (il a appris l’islandais en une semaine).  Daniel Tamet figure dans le classement des 100 génies de notre siècle.

Daniel Tamet autiste, savant et écrivainDans son livre il retrace son enfance marquée par des difficultés sociales, son diagnostic tardif et son développement intellectuel fascinant. Il décrit aussi comment il a surmonté certains défis liés à son autisme et comment il a réussi à s’intégrer dans la société, notamment grâce aux langues et aux mathématiques.

Daniel Tamet partage également ses expériences marquantes, comme la récitation de plus de 22 500 décimales de Pi ou ses voyages pour rencontrer d’autres génies des mathématiques. Son témoignage offre un regard unique sur la perception du monde par un esprit différent.

Un livre inspirant qui invite à mieux comprendre l’autisme et la diversité des intelligences.

Présentation du livre

Dans Je suis né un jour bleu, Daniel Tamet partage son parcours exceptionnel en tant qu’autiste savant. Né en 1979 en Angleterre, il est diagnostiqué tardivement du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme qui lui confère des capacités intellectuelles hors du commun, notamment en mathématiques et en langues. Grâce à la synesthésie, il perçoit les nombres comme des formes, des couleurs et des textures, ce qui lui permet de calculer de manière instinctive et ultra-rapide.

L’enfance et la découverte de ses capacités

Dès son plus jeune âge, Daniel se distingue par un comportement atypique. Il est hypersensible aux sons et aux textures, et il préfère la solitude aux interactions sociales, qui lui semblent incompréhensibles. Il trouve du réconfort dans les nombres, qu’il visualise sous forme de paysages mentaux.

Un événement marquant de son enfance est une grave crise d’épilepsie à l’âge de trois ans, qui pourrait être liée à ses capacités extraordinaires. En grandissant, il développe une passion pour les mathématiques et les langues. Elles deviennent pour lui des moyens de structurer le monde et de le comprendre.

Daniel Tamet un génie des chiffresUn génie des nombres et des langues

Daniel Tamet possède une mémoire phénoménale. Il est capable de mémoriser et de réciter les décimales de Pi sur plus de 22 500 chiffres.Il réalise cet exploit en 2004  et en public, ce qui pour lui rajoute en difficultés. Sa manière unique d’appréhender les chiffres lui permet de résoudre des calculs complexes en quelques secondes.

Sa capacité à apprendre les langues est tout aussi impressionnante. Il maîtrise une dizaine de langues, dont l’islandais. Il apprend celui-ci en une semaine seulement, défi qu’il clôture par une interview en islandais à la télévision. Il est fasciné par la structure des langues et développe même une langue artificielle, le Mänti.

Les défis liés à l’autisme et son intégration sociale

Malgré ses incroyables dons, Daniel rencontre des difficultés dans sa vie quotidienne. Il a du mal à comprendre les émotions et les interactions humaines, ce qui complique son intégration sociale. Cependant, il trouve du soutien auprès de sa famille et de son compagnon, Neil, qui l’aide à naviguer dans le monde.

Avec le temps, il apprend à dépasser certains obstacles, comme parler en public ou interagir avec les autres. Il choisit de partager son histoire pour sensibiliser le grand public à l’autisme et montrer qu’il existe différentes façons de percevoir et d’interpréter le monde.

Un témoignage inspirant

Daniel Tamet, autiste, savant et écrivainÀ travers ce livre, Daniel Tamet offre un regard unique sur la pensée autistique et la perception des génies des nombres. Son récit, à la fois scientifique, personnel et poétique, nous plonge dans son monde intérieur fascinant.

Le message central du livre est celui de l’acceptation de la différence et de la valorisation des intelligences atypiques. Daniel Tamet prouve que, malgré les défis, il est possible de trouver sa place et d’exploiter ses talents pour apporter quelque chose au monde.

Je suis né un jour bleu est donc une autobiographie captivante.  Le récit mêle neurosciences, témoignage personnel et réflexion sur la diversité des intelligences. Un livre inspirant et accessible à tous, que l’on soit passionné par les sciences cognitives ou simplement curieux de mieux comprendre l’autisme.

Ce qui m’a ému

Bien sûr, on est fasciné par son appréhension très personnelle du monde des mathématiques. Mais j’ai été surtout émue par ce qu’il estime lui être ses petites victoires. Arriver à prendre un bus tout seul, à prendre l’avion,  supporter la foule dans un aéroport, apprendre à vivre avec son compagnon…

Kim Peek autiste savant qui a inspiré le personnage de RainmanJ’ai envie de partager avec vous deux petits passages du livre. Celui de sa rencontre avec Kim Peek (l’autiste savant qui a servi de modèle au personnage de Rainman)

  •  « donnez lui votre date de naissance » suggère le père de Kim. « 31 janvier 1979″ dis-je. 3Tu auras 65 ans un dimanche ». J’opinais et lui demandais sa date de naissance : « 11 novembre 1951 ». Je fis un grand sourire. « Tu es né un dimanche ». Le visage de Kim s’illumina et je sus que désormais nous étions connectés.
  • Je n’ai pas toujours ressenti un lien émotionnel fort avec mes parents, mes frères ou mes sœurs en grandissant. Et je n’en ai pas ressenti un manque particulier : ils ne faisaient pas partie de mon monde, tout simplement. Les choses sont différentes aujourd’hui. Je suis conscient que ma famille m’aime et je sais tout ce qu’elle a fait pour moi pendant des années. Avec l’âge, mes relations avec ma famille s’améliorent. Je pense que tomber amoureux m’a permis de me rapprocher de mes propres sentiments. Pas seulement pour Neil, mais pour ma famille et mes amis, de les accepter….

Golo et Ritchie

Golo et Ritchie affiche film

Golo et Ritchie, ce sont tout d’abord des vidéos qui cartonnent sur les réseaux sociaux, puis une BD. Depuis le 14 août 2024, un film entre documentaire et reportage de Ahmed Hamidi et Martin Fougerol. Mais Golo et Ritchie c’est avant tout deux trentenaires, amis d’enfance ayant grandi dans le quartier de la Grande-Borne à Grigny, partageant une amitié peu commune. (suite…)

L’enfant qui mesurait le monde, film et livre

L'enfant qui mesurait le monde, livre Metin ARDITI 2016

L’enfant qui mesurait le monde, c’est tout d’abord un livre de Metin ARDITI (Grasset 2016) et depuis fin juin 2024 c’est aussi un film de Takis Candilis, une adaptation très libre.

Dans le livre, c’est l’histoire de Yannis, enfant autiste de 10 ans et de sa mère Marika. C’est aussi celle Elios, l’architecte américain retraité, douloureusement réfugié sur l’île grecque après le décès de sa fille, il y a 12 ans. Mais dans cette Grèce en pleine crise financière cette île paradisiaque mais pauvre intéresse un consortium immobilier. Le projet d’hôtel de luxe divise les habitants et amène le désordre dans la petite communauté. Et Yannis ne supporte pas le désordre. (suite…)

Un p’tit truc en plus, film

Un p'tit truc en plus affiche film 2024

Un p’tit truc en plus, c’est le film que l’on n’attendait pas en tête du box office cette première quinzaine de mai. Pas spécialement encensé par la critique à son démarrage, c’est le public qui lui a offert l’intérêt des médias et ses lettres de noblesse. En dépassant le million d’entrées la première semaine et réitérant la seconde, il s’envole vers les 10 millions de spectateurs. (suite…)

un petit trait qui a bouffé la journée

Karim-Tatai-autiste-DVD

Comme beaucoup de personnes autistes, Karim remarque les petits détails que les autres ne voient pas. Cela transparait parfois dans ses photos et souvent, ce qui l’a interpelé se trouve au centre de la photo.

Je vous relate ce qui s’est passé aujourd’hui, pour vous montrer comment un petit détail peut tout à coup prendre une telle importance qu’il vous bouffe toute la journée.

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Le stress chez les mamans d’enfants différents et chez les aidants

Être maman d’un enfant autiste ou différent, c’est un combat de tous les jours et ce n’est pas juste une formule toute faite…Selon une étude publiée en 2009 dans The Journal of Autism and Developmental Discorders, on trouve chez les mères d’enfants autistes un niveau de stress du niveau d’un soldat au combat.(Marsha Mailick Seltzer, directrice de University of Wisconsin-Madison’s waisman Center), (suite…)

Ma 153 ème victoire par Paul El Kharrat

Ma 153 ème victoire Paul El Kharrat

Dans Ma 153ème victoire, Paul El Kharrat raconte son périple au jeu télévisé «Les douze coups de midi». 153 émissions au cours desquelles les français regardant la télévision à cette heure là ont pu s’attacher à lui, mais aussi entendre parler de l’autisme. Plus jeune champion de ce jeu télévisé, Paul est devenu un peu le plus médiatisé des autistes… Par Pauline Roeser

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Un enfant sans histoire, Minh Tran Hay

Un enfant sans histoire de Minh Tran Hay article Pauline Roeser

 

Un enfant sans histoire, livre de Minh Tran Huy, journaliste, écrivaine et maman de Paul, enfant autiste non verbal de 9 ans par Pauline Roeser

 

L’un de mes amis vient d’avoir une petite fille. Elle a plus d’un an et ne fait toujours pas ses nuits. Elle hurle, elle n’arrive pas à s’exprimer. Lorsque je l’ai au téléphone, il me dit d’abord que tout va bien, mais qu’il a hâte qu’elle puisse parler, qu’à ce jour tout n’est que supposition concernant ses besoins et ses cris. Mon ami est ingénieur, sa pensée est déductive. Un symptôme, une hypothèse, des actions. «Mais à vrai dire, me dit-il, nous sommes sous l’eau. Nous y allons (lui et sa conjointe) cas un cas à. La fatigue est première, le stress aussi. Ça fait longtemps que nous n’avons pas fait une seule nuit, et les pédiatres restent une maigre solution.»

J’ai pensé à lui immédiatement, en lisant le livre «Un enfant sans histoire» de Minh Tran Huy, une journaliste, mère d’un petit garçon prénommé Paul.

Elle aussi, sa pensée est déductive. Elle prospecte, inspecte, cherche méticuleusement les pistes existantes comme les cas d’exception afin de trouver des solutions pour le développement de son fils avec son compagnon à ses côtés, dont elle chérit la relation, Adrien.

Deux récits

lune-floutage-Karim-TATAI-photographe-Strasbourg

CP Karim TATAI

L’ouvrage s’ouvre sur leur situation, elle journaliste, lui chercheur. Le contexte financier, familial, culturel est posé. On retrouvera tout au long de l’ouvrage un parallèle avec la vie de Temple Grandin : son apprentissage, son entourage, ses difficultés, son parcours et au fil des mots ce qu’elle ressent, ce qu’elle peut dire de l’autisme. A la manière d’un documentaire qui donne son rythme à sa propre histoire avec Paul, son fils.

De la même façon que Rita TATAI costumière s’est vue répondre « Je crée des mondes, j’en créerais un pour mon fils», Minh Tran Hay étudie la situation à travers les méthodes qu’elle a apprise dans le cadre de ses études et de son emploi. Elle fait de l’investigation. Elle cherche pour trouver, ne négligeant aucune piste.

 

Un diagnostic précoce, des prises en charge adaptées, mais…

Bord de route, floutage par Karim TATAI, Photographe autiste et déficient mental

CP Karim TATAÏ

Rien n’est épargné au couple, ils ont pourtant la chance d’obtenir un diagnostic précoce dans un lieu favorable,  Paris. Le département est en avance sur ce plan avec des aides financières et humaines. C’est au centre de la politique du handicap à ce jour concernant les diagnostics précoces. Il les obtiennent, même si elles sont toujours limitées pour un accompagnement à domicile.

Ils cherchent tous types d’aides, comme ils le font dans le cadre de leur emploi. C’est un couple méthodique, qui ne laisse rien au hasard et ne s’en laissent pas conter. Une thérapeute et une orthophoniste s’occupent de Paul, dernières méthodes à l’appui : PECS, ABA. Méthodes de renforcement à base de chips (pour Paul qui en raffole), révélant une perception du goût déjà exacerbée chez l’enfant, apprentissage de la trottinette…

Et surtout, noté pour Temple Grandin, mais aussi pour Paul : comment différencier les caprices d’un enfant non verbal du handicap ? Comment prendre la mesure de ce qui lui est insupportable et lui cause des souffrances et son caractère ?

Tandis que Temple grandit, le face à face avec Paul s’avère plus fastidieux. Là, où, Temple trouve des interlocuteurs et réussit à faire de son handicap une force, sa perception unique un atout majeur, Paul non. Il fait des progrès dans un premier temps. Il obtient même une place en maternelle dans une classe Soleil (six enfants pour deux professionnels formés spécifiquement). Les pronostics semblent bons. Puis, il régresse soudainement, sans offrir de piste d’explications laissant professionnels et parents sans réponse. Il sera redirigé vers un IME.

Un ouvrage d’exploration

Chateau, en passant-CP karim TATAI, autiste et déficient mental

CP Karim TATAÏ

L’ouvrage a tout son intérêt dans la mesure où il étudie chaque méthode ainsi que ses effets. Il est à la fois scientifique et profondément humain, facile d’accès. Les politiques de solidarité sont étudiées, tout comme l’état de la psychiatrie en France face à l’autisme. L’inclusion dans les écoles est comparée à l’échelle européenne.

Les parents eux-mêmes en reviennent à l’étude avec l’association «Les petits bleus», réduisant leurs conversations aux termes les plus utilisés. «Auto-renforcement», «pairing», etc. Jonglants entre leur métier et un enfant à domicile. Il faudra bien constater à l’issue, qu’aucune méthode préconisée ne fonctionne réellement sur Paul, même si le couple s’accroche à d’autres expériences. Celles des enfants de leur groupe d’entraide, celles lues à droite et à gauche, ses exceptions comme Hugo HoriotBabouillec : «l’autiste sans paroles»…

Mais aussi ces mères qui ont accepté le bonheur que pouvait éprouver leur enfant en restant dans sa condition, et c’est bien de ses mères dont l’auteur se sent le plus proche au terme de son récit et dont elle envie l’apaisement.

Un bilan amer

forêt, floutage par Karim TATAÏ, photographe autiste

CP Karim TATAÏ

Minh Tran Huy ne se fait guère plus d’illusion et aujourd’hui il s’agit d’être mère et non thérapeute. Elle pense que son fils n’aura jamais accès au langage, qu’il n’aura ni compagnon ni carrière. Bien que Temple Grandin soit au centre, elle-aussi de l’ouvrage, l’auteur n’hésite pas à rappeler qu’il ne s’agit pas de son enfant, un brin aigrie devant la facette «Hollywood story» qu’elle semble représenter à ses yeux.

C’est l’unicité de chaque cas qui est mise en avant ici, aucune solution ne se révèle magique pour Paul. Le récit nous dit que l’on peut faire tout ce que l’on pense possible, avoir des fonctions qui permettent de trouver d’autant plus facilement de l’aide, venir d’un milieu cultivé et accepté l’échec.

Du moins pour le moment. Restera la tendresse, qu’on lit régulièrement, même à travers les difficultés, celle d’une mère, celle d’un couple qui traversera des états dépressifs proche de l’hospitalisation. Offrir enfin des mots à son fils même s’ils ne sont pas les siens, le raconter, lui qui ne peut pas. A vrai dire : sublimer cette histoire qui a touché la famille en construction qui rêvait d’un autre destin.

 

 

 

Pauline Roeser

Envie de rajouter

 

Quant à moi, ce livre m’a poursuivie un moment et m’a laissée dubitative sur plusieurs points (suite…)

le travail des mères dans l’inclusion de leur enfant autiste

présentation du documentaire Karim à notre insu

Dans l’article « les mères : expertes de l’autisme… » je parlais d’une étude qualitative menée au Québec par Catherine Des Rivières-Pigeon, qui démontrait que les mères d’enfants autistes, ayant acquis par la force des choses une expertise pointue de leur enfant, se retrouvaient souvent à former tout le monde autour d’elles, y compris les intervenants. Les enfants ont grandi, sont devenus jeunes adultes. Une nouvelle analyse aborde le thème de l’inclusion et du travail des mères pour que leur jeune soit davantage inclus dans la société. (suite…)

Difficile de trouver un cadeau à Karim

Pour Karim des DVD pour Noël

Karim est autiste, et bien sûr, en tant qu’autiste, il a des intérêts particuliers pour ne pas dire restreints… Pour lui, c’est surtout regarder des DVD… Il y a aussi faire des photos, ce qui ne veut pas dire avoir un intérêt pour la photographie et la culture photographique… Donc, c’est à la fois difficile et très facile de lui trouver un cadeau pour Noël… (suite…)