Cela continue… Il y a eu des mamans qui sont montées en haut de grue pour obtenir les droits de leur enfant autiste… Le 29 mai 2023, Georgio Loiseau, maire de Poses dans l’Eure entame une grève de la faim. L’élu est père d’Elyes, un enfant autiste de 11 ans. Celui-ci était jusque là intégré à l’école élémentaire du village devenue unité d’enseignement en élémentaire autisme (UEEA) . Mais pour le secondaire, il n’y a pas de place et les délais d’attente sont entre 2 et 7 ans selon les écoles.
Le début d’un combat via les réseaux sociaux
Tout a commencé par un post facebook. Drapé de son écharpe de maire, Giogio Loiseau lance une alerte sur la situation du handicap en France…Il lance un appel poignant
« Il faut faire le buzz. Le handicap, personne n’en parle, tout le monde s’en fout. Les aidants, les aimants familiaux que nous sommes sont complètement ignorés… je suis républicain démocrate attaché aux valeurs de la république. Mon fils, j’ai créé une école à Poses parce que l’école de la République ne voulait plus l’accueillir, la seule du département et je me retrouve confronté à une fin de parcours pour lequel j’ai mis toute mon énergie il y a quatre ou cinq ans. Je suis au pied du mur. J’ai donné beaucoup à la République, je suis maire, je suis engagé et la République me dit au revoir monsieur, on n’a pas de solution dans l’immédiat.
On marche sur la tête. J’ai toqué à la porte des établissement. Il n’y a pas de places. Je me saisis des médias parce qu’il n’y a que ça qui interpelle. Il faut faire du bruit dans ce pays, si on ne fait pas de bruit on n’est pas entendu. Si on arrive à travailler convenablement à essayer de faire changer les politiques publiques, ça ne marche pas. . La politique du handicap est géré par des cols blancs qui ne savent pas de quoi ils parlent et qui sont tellement loin de toutes les problématiques de nous les aidants, et nous les aidants on est aussi coupables. on ne fait pas assez de bruit. On est tellement content d’avoir un petit bout de prise en charge ici, un petit bout de prise en charge là que finalement on se tait. C’est une erreur fondamentale.
La France vient d’être à nouveau condamnée… Elle était condamnée à plusieurs reprises par l’ONU pour non respect des droit de l’homme et maintenant c’est le conseil de l’Europe qui dot quand est-ce qu’on va changer les choses. Nous sur le terrain avec nos enfants on se retrouve sans solutions. Je me refuse à ça. Avec mon épouse on est très affecté par cette situation…. Dès lundi j’entreprends une grève de la fin, J’irai à la cité administrative, à la préfecture et au conseil départemental. dès lundi, je serai là-bas et s’il le faut, je m’attacherai à la grille. Par ce que cela suffit. Il faut condamner. Je suis quelqu’un qui est très attaché aux valeurs de la République et elles sont bafouées.
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La liberté c’est de pouvoir fait ses choix
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l’égalité, c’est de pouvoir avoir une égalité de traitement qu’on soit handicapé ou non
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la fraternité c’est ce que doit tout un chacun, être ensemble, travailler ensemble et que les plus vulnérables aient une solution
Voilà ce que je dénonce. J’ai vraiment, vraiment besoin de vous, encore plus que d’habitude. Il va falloir me soutenir., même si j’ai quelques réserves, une grève de la faim, c’est jamais anodin. Mais en même temps je suis convaincu qu’il n’y a que cela qui fera bouger les choses. Je sais pouvoir compter sur vous. J’espère qu’on trouvera des solutions. Partagez, partagez massivement tous mes propos. Il faut faire du bruit. Il n’y a que cela qui fonctionne, malheureusement dans notre pays. Je déambulerai avec mon écharpe de maire. Je suis très attaché à la fonction et en même temps je suis très amer de la considération à laquelle on fait face. On n’est pas considéré comme maire, on n’est pas considéré comme père.
C’est l’objet de mon combat. Je vous remercie sincèrement de l’aide que vous allez m’apporter. On passe à une autre étape. C’est de dénoncer que dans le département de l’Eure mais aussi dans les autres départements la gestion du handicap est zéro pointée. Il faut dénoncer et obtenir que nos enfants aient des solutions pérennes. Je sais que je peux compter sur vous, vous pouvez compter sur moi pour porter la voix des plus fragiles. On se tient au courant et on en reparlera lundi. Merci et bonne journée.
Tout est dit…
Du cas particulier à la situation générale en France.
Le buzz espéré est là. L’appel a été massivement vu et partagé. On dénombre plus de 150 000 vues et près de 6000 partages. Cela a forcément attiré les médias, locaux d’abord ,La Dépêche de Louviers, Paris Normandie, France 3 Normandie, Ouest France puis nationaux. Passage sur BFM TV, article dans Le Monde, Le parisien, l’Humanité, Elle, France Info, Le Point
Bien sûr, comme pour les mamans en haut des grues, une solution a rapidement été trouvée pour Elyes. Mais cela n’a pas arrêté Georgio Loiseau pour qui le combat va au delà d’une solution pour son fils.. Au delà du cas d’Elyes, il y a des milliers de familles dans la même situation. Cela fait des années que cela dure, que l’Etat fait des promesses mais que sur le terrain on est loin du compte. Les chiffres comptabilisent des enfants qui parfois ne sont accueillis qu’une heure par jour ou une journée par semaine dans un établissement. Facile ensuite de dire qu’il y a 430 000 enfants handicapés scolarisés.
Un grand merci, monsieur Loiseau pour votre appel, pour votre action. Vous avez raison… Nous ne faisons pas assez de bruit, même si plein de petites voix s’élèvent un peu partout. Mais ce n’est jamais assez fort et jamais assez longtemps pour faire prendre conscience de la profondeur du problème… Et vous le savez bien comment c’est difficile pour nous les aidants de prendre du temps pour des actions avec nos enfants qui demandent déjà tellement d’attention et de temps, justement. Vous avez raison, nous somme déjà tellement contents d’obtenir des petits bouts de prise en charge, comme vous dites
Je souhaite de tout cœur que votre action soit le début d’un grand changement pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Ces mots tellement banals à prononcer et pourtant si fort de sens quand vous les énuménez.