Un p’tit truc en plus, film

Un p'tit truc en plus affiche film 2024

Un p’tit truc en plus, c’est le film que l’on n’attendait pas en tête du box office cette première quinzaine de mai. Pas spécialement encensé par la critique à son démarrage, c’est le public qui lui a offert l’intérêt des médias et ses lettres de noblesse. En dépassant le million d’entrées la première semaine et réitérant la seconde, c’est un peu devenu le film dont on parle.

L’histoire

 

dans le bus un p'tit truc en plus

dans le bus, image du film Un petit truc en plus

Deux braqueurs pas très pros, Paulo et son père,  dit “La Fraise”, pour échapper à la police, se réfugient grâce à un qui-propos dans un car de jeunes porteurs d’handicap mental en partance pour huit jours de séjour de vacances au fond du Vercors.

Sylvain essaye de se faire passer pour un handicapé mental et son père pour son accompagnant. Ce qui marche pour les éducateurs un peu dépassés ne tient pas longtemps auprès de certains résidents qui deviennent complices du subterfuge. S’en suivent un enchevêtrement de scènes tour à tour cocasses, tendres, émouvantes ou drôles qui nous rendent les personnages attachants.

Pas de violence, de courses poursuites infernales, de scènes d’actions à couper le souffle. On sourit, on rit, on s’émeut voire on verse une larme. C’est un film qui apporte une bouffée d’air frais. Sans prétentions, il fait du bien…

Et puis, il y a les petites histoires dans l’histoire. La relation de Batiste et Orpi, celle de Marie et Arnaud, celle de Marc amoureux fou d’Alice, celle d’Alice avec son petit ami, celle de Sylvain pas insensible à son charme et celle du vrai Sylvain qui a loupé le car pour en prendre un autre…

Un beau méli-mélo plein de bonne humeur et de bienveillance qui a fédéré plus de provinciaux que de parisiens la première semaine.

La bande annonce

 

C’est quoi le p’tit truc en plus ?

 

ipe du film Un petit truc en plus d'ArthusLe p’tit truc en plus, c’est la différence, c’est le handicap…  Onze des 15 comédiens principaux sont en situation de handicap. Une première dans un film. Pour certains c’est un 3 ème chromosome sur la 21 ème paire entrainant la trisomie 21, pour d’autres l’autisme ou certaines maladies rares et pas très glamour…  Ils font partie des ces 10 millions de français porteurs d’un handicap dont on sait qu’ils existent sans qu’on ait envie de les croiser, tant qu’on n’est pas directement concerné.

Ils jouent leur propre rôle et une grande partie du scénario a été écrite après le casting. Et même si certains portraits paraissent un peu poussés, ils s’inspirent de ce que chacun des comédiens en situation de handicap est dans la vie. D’ailleurs, pour la plupart, ils ont gardé leur vrai prénom dans le film et du coup… Oui, on peut être fan de Dalida, aimer les déguisements, aimer Nicolas Sarkozi au point de l’imiter en permanence… Et cela sonne vrai.

Que ce soit Soso, Ludovic ,Baptiste, Alexandre, Arnaud ou Marie, ils nous emportent dans leur univers fantaisiste et sans filtre.

 

La force du film

 

Un petit truc en plus film

méditation image film Un p’tit truc en plus

La force du film, c’est d’aborder le handicap mental avec bienveillance et légèreté. Nous ne sommes pas voyeurs. Nous rions avec eux et non pas d’eux et l’on en vient à oublier la différence. Et on en oublie nos soucis et notre quotidien, partis avec eux pour une heure quarante de plaisir partagé.

C’est aussi d’arriver comme cela, l’air de rien et de chambouler l’ordre établi du box office. Si la recette pour cartonner était connue, il n’y aurait plus de ces surprises. Après coup, on cherche des explications, la sortie un jour férié où il ne faisait pas très beau, un bouche à oreille enthousiaste, surtout de la part de celles ou ceux concernés par le handicap L’absence de polémique sur le film mais des petites polémiques comme le costardgate pour la montée des marches de Cannes… Mais cela n’explique pas tout….

Il y a  aussi la sincérité d’Artus qui partage ses coups de gueule et ses émotions, sans filtre, en y plaçant les bons mots au bon moment. Tant qu’à faire, il n’y a rien à perdre et tout à gagner.

 

Et ensuite ?

 

Et ensuite, on ne sait pas… Cela fera-t-il un peu bouger les lignes de l’inclusion, on l’espère… On espère que l’engouement ne se dégonflera pas comme un ballon de baudruche et qu’il n’en restera pas qu’un film parmi d’autres. D’ailleurs les jeux olympiques arrivent et à la date d’aujourd’hui, il reste 2 millions de places à vendre pour les jeux paralympiques de septembre. A des prix plus qu’abordables : 15 euros, 24 euros….

En tout cas, on va savourer cette montée des marches de 11 comédiens en situation de handicap 28 ans après celle de Pascal Duquesne pour le 8 ème jour. en espérant qu’on n’attende pas 28 ans pour le prochain.

 

Ma réserve

 

L’inclusion, ce n’est pas se retrouver entre personnes handicapées dans une colonie de vacances…  Ce serait partir à deux ou trois au club Med, en camping, en week end, en randonnée, aller au restaurant, au cinéma et que tout le monde trouve cela normal… L’inclusion, ce n’est pas un groupe où le handicap est majoritaire qui devient visible par le nombre, mais peut-être faut-il cela pour arriver à l’inclusion, celle où tout le monde trouve normal de se côtoyer.

L’inclusion, ce serait l’histoire du vrai Sylvain même si elle est là elle est poussée à l’extrême

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.