Une virée par l’amitié
Et l’amitié est bien présente dans ce long métrage qui se regarde avec plaisir. Péripéties, punchlines, anecdotes et surtout autodérision. De toutes parts.
Pas facile que de jouer «soi»
Si Bernard Campan est acteur (entre autres les Inconnus) et réalisateur, Alexandre Jolien est auteur et philosophe. Et la création du film n’a pas été une mince affaire. Les deux amis se sont lancés le défi de mettre en scène leur relation, mais une relation fictive. Bernard devient Louis le croque mort et Alexandre, Igor, qui dans le film utilise aussi la philosophie comme mantra de vie. «Ses amis (les philosophes) qui sont morts» mais qui lui ont permis de tenir et surtout de s’en tirer. Le film pourtant raconte l’histoire d’un homme qui rêve d’avoir une vie sociale, une vie de son âge, mais qui est sans cesse ramené à son handicap.
Le collectif par le cinéma, comme par la vie
Ce qu’il a le plus apprécié lors de cette aventure c’est sa nature collective. C’est aussi ce que raconte le film. Se retrouver à plusieurs le soir à l’arrière des camions à discuter et boire. Vivre une aventure ensemble. «Le cinéma c’est pas du je c’est du nous». Un jeu pas si évident de soi mais qui traite bien de la solitude et de la nécessité d’être entouré, de vivre des relations réelles.Alexandre Jolien raconte l’aspect thérapeutique du film. Pour la première fois, il guidait le jeu pour raconter le quotidien du handicap. Il n’était pas question de lui mais d’une description extérieure. De la même façon, à la première du film il a été frappé : pour la première fois il voyait le handicap «de manière extériorisé». Une catharsis ? Oui sans doute, qui permet de voir et d’en rire. Si ce film est thérapeutique pour Alexandre Jolien il l’est sans conteste aussi pour le public qu’il touche.
Notre impression
Le film en lui-même nous laisse un peu sur notre faim. On pourra peut-être parler de pudeur ou se l’expliquer par les difficultés qu’il représentait pour les protagonistes. Il parait parfois aborder certaines questions fondamentales liées au handicap et à l’inclusion sans tout à fait entrer dans le vif. Comme s’il effleurait parfois le sujet… Mais il est à voir, pour le plaisir, pour en rire, et pour faire belle place à la différence

